Vampire Lift : dangers et alternatives à l’injection de PRP

Mis en avant par de célèbres influenceuses, le vampire lift est un soin de médecine esthétique qui fait parler tant pour son aspect spectaculaire que pour son caractère polémique. Autrement connu sous l’acronyme PRP pour “plasma riche en plaquette”, il  a pour objectif la régénération des cellules des couches cutanées par la réinjection du plasma d’un patient, préalablement isolé des autres cellules sanguines. Cette intervention assez répandue est pourtant illégale en France. Nous faisons le point aujourd’hui sur les supposés bienfaits et les dangers du Vampire Lift, et sur le fonctionnement global des injections de PRP.

Vampire Lift : qu’est-ce que c’est ?

Le Vampire Lift, ou injection de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) est un traitement esthétique naturel qui consiste à réutiliser le propre sang du patient pour stimuler le renouvellement des cellules cutanées. L’objectif est d’isoler le plasma du reste des autres cellules sanguines et notamment des globules blancs et des globules rouges par l’intermédiaire d’un processus de centrifugation afin d’utiliser ses propriétés régénératrices. On parle alors de traitement autologue.

Le plasma est en effet riche en plaquettes qui sont les cellules sanguines qui contribuent à soigner les tissus musculaires endommagés et à favoriser la croissance de nouvelles cellules. Son isolation et sa réinjection permettent alors de stimuler les cellules souches de la peau et ainsi de produire une nouvelle synthèse de collagène et d’élastine, dont la production diminue avec l’âge.

Comment fonctionnent les injections de PRP dans le visage ?

Les injections PRP au visage consistent à prélever du plasma sanguin du corps d’un sujet pour le réinjecter par la suite sur une zone cutanée de ce même patient afin de relisser la peau.

Le plasma sanguin, s’il est essentiellement composé d’eau, contient également des nutriments bénéfiques, des sels minéraux, des hormones et des protéines qui permettent une meilleure coagulation du sang stimulant ainsi le processus de régénération naturel de la peau. Ces facteurs de croissance actifs permettent alors de stimuler la production naturelle de collagène, d’élastine et d’acide hyaluronique, sur le même modèle que les injections PRP au niveau du cuir chevelu.

Le PRP fonctionne ainsi comme une matrice pour stimuler la production naturelle de collagène afin d’adoucir les rides pour rendre la peau plus ferme, plus lumineuse et pour au final lui redonner un aspect jeune et éclatant. La peau du visage est ainsi durablement hydratée, paraissant moins terne et fatiguée.

Zones du corps concernées

Le traitement PRP peut être pratiqué sur différentes régions cutanées (le plus souvent sur le visage) par l’intermédiaire d’injections superficielles de plasma-cellules administrées dans les zones souhaitées par le patient afin de rajeunir son apparence. La nouvelle synthèse de collagène et d’élastine permet d’agir notamment au niveau :

• de la zone autour des yeux (poches sous les yeux, rides de la patte d’oie) ;
• des cernes colorées grâce à la stimulation de la circulation sanguine et à l’augmentation de la production de collagène au niveau de la zone concernée ;
• des rides autour de la bouche (péri-buccales) :
• de la peau distendue au niveau du cou ou du décolleté ;
• des mains.

La méthode « PRP visage » peut également contribuer à réduire les plis naso-labiaux, les cicatrices d’acné ou encore les autres cicatrices superficielles grâce au mécanisme de régénération cellulaire.

Une procédure interdite en France

Malgré les promesses portées par ce nouveau protocole, les autorités de santé françaises ont interdit le Plasma Riche en Plaquettes à des fins esthétiques en vertu de l’article L.1221-8 du code de la santé publique. La pratique consistant à utiliser, préparer ou injecter le sang ou ses composants est en effet désormais très encadrée en France. Seule est à présent autorisée l’injection de PRP autologue à des fins thérapeutiques et à condition de respecter strictement les usages suivants :

• le prélèvement et la réinjection doivent être effectués dans le respect le plus strict des procédures médicales notamment en matière d’hygiène ;
• ils doivent être réalisés au cours d’une seule et même intervention médicale c’est-à-dire de façon extemporanée et au chevet du patient.

Des freins à l’utilisation encore très importants

Outre les aspects purement législatifs, plusieurs autres éléments limitent encore l’utilisation de la technologie PRP à un stade relativement expérimental :

• la posologie : La concentration des plaquettes dans le sang est différente d’un patient à l’autre. Le chirurgien ne peut ainsi définir précisément l’efficacité du traitement et l’importance de l’amélioration constatée. La réaction des cellules du patient aux injections de son propre plasma peut aussi bien être significative que faible voire même inexistante ;
• un manque de résultats concrets : les spécialistes de la médecine esthétique s’accordent pour dire que le manque d’informations et de recul sur cette technique est encore trop important pour une généralisation du protocole. Les preuves scientifiques du rajeunissement concret de la peau sont en effet très difficilement mesurables et il est en outre compliqué d’anticiper la concentration en plaquettes du plasma qui doit être injectée pour être efficace. La technique est donc encore très loin d’être standardisée et il faudra encore plusieurs études pour s’assurer que cette méthode est réellement sûre et efficace ;
• les contre-indications sont relativement nombreuses avec plusieurs types de patients ne pouvant y recourir comme notamment les personnes atteintes de certaines allergies, celles souffrant d’un cancer, d’une leucémie ou d’une maladie auto-immune ou bien encore les personnes placées sous corticoïdes ou anti-coagulant ;
• le prix est enfin relativement élevé avec des séances facturées aux alentours de 400 € sachant que plusieurs séances sont nécessaires pour un résultat réellement visible.

Une intervention souvent pratiquée malgré son illégalité

L’intervention de Vampire Lift implique la réalisation d’une prise de sang par le chirurgien ou son infirmière. Des seringues à usage unique sont utilisées pour le prélèvement et la réinjection afin de respecter de parfaites conditions d’hygiène dans un environnement stérile. Le prélèvement contient en général 2 tubes d’environ 8 ml chacun, soit la quantité équivalente à un prélèvement classique en laboratoire d’analyses.

Les tubes sont ensuite placés pendant plusieurs minutes (au moins 5 minutes) à l’intérieur d’une centrifugeuse, ce qui va permettre de dissocier le plasma des autres cellules sanguines (globules blancs et rouges). Le plasma isolé est alors récupéré dans une seringue qui est placée sur un pistolet injecteur.

Après nettoyage et désinfection des zones à traiter, il peut alors être réinjecté par l’intermédiaire de très fines aiguilles (façon mésothérapie) au niveau des zones ciblées, comme les joues, les tempes, les cernes, l’ovale du visage, le cou ou encore le décolleté. Pour traiter les rides plus profondes, le plasma est parfois enrichi avec une enzyme spéciale favorisant la coagulation du sang (thrombine autologue) afin d’obtenir un gel de comblement plus épais et à effet de remplissage plus durable.

Au total, la séance dure généralement entre 1h et 1h30 dont 15 à 30 minutes d’injection. Le résultat n’est pas immédiatement apparent comme cela peut être le cas pour les injections d’acide hyaluronique puisque un nouveau cycle de régénération des cellules cutanées va s’enclencher.

Il faudra donc 3 à 6 semaines pour constater les premiers effets, d’autant plus qu’une légère enflure, des rougeurs voire de petits hématomes seront perceptibles dans les premiers suivant l’intervention. Deux à trois séances espacées d’un mois peuvent être nécessaires pour obtenir le résultat souhaité avec une à deux séances d’entretien par an.

Les dangers et effets secondaires potentiels

Si, en théorie, la technique du Vampire Lift peut sembler sans danger du fait de son caractère naturel (le prélèvement du propre plasma du patient), les interrogations sont toujours prégnantes quant à son innocuité, d’où son interdiction en France.

La mise en œuvre de ce protocole, bien qu’autologue, reste relativement délicate. Il convient en effet d’être très prudent lorsqu’il s’agit de manipulation de sang. Des mesures d’hygiène doivent donc être scrupuleusement respectées, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de réinjecter du sang, les conséquences pouvant être graves, une mauvaise manipulation pouvant être à l’origine par exemple d’une infection, d’une allergie, d’un choc vagal voire de troubles respiratoires et cardiovasculaires notamment en cas de prélèvement trop important.

Les alternatives au Vampire Lift

Différentes solutions de médecine esthétique non-invasives et totalement légales contrairement au PRP du visage, permettent d’obtenir un rajeunissement du visage ou de prévenir les effets du vieillissement cutané comme notamment :

• des injections de toxine botulique pour empêcher la contraction des petits muscles du visages ;
• des injections d’acide hyaluronique permettant de combler les zones creuses du visage par une hydratation continue et une restauration des volumes perdus ainsi que de l’ovale du visage ;
• une intervention de mésothérapie ou mésolift consistant en une injection d’un cocktail de principes actifs naturels (oligo-éléments, minéraux, acide hyaluronique…) visant à réhydrater, remettre en tension et à raffermir la peau ;
• un peeling du visage permettant de traiter les imperfections cutanées et de relisser la peau par une action d’exfoliation naturelle des couches superficielles de la peau pour parvenir à une régénération cutanée ;
• le soin Hydrafacial s’apparentant à un nettoyage cutané en profondeur accompagné d’un cocktail d’éléments nutritifs naturels permettant de resserrer les pores cutanés et d’assainir complètement la peau en éliminant toutes ses petites imperfections (rides et ridules, points noirs, tâches brunes, etc.) ;
• le traitement de photobiomodulation LED permettant une stimulation et une régénération cellulaire par l’exposition aux photons délivrées par une “lumière froide”.