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Cicatrice chéloïde épaule

Cicatrices chéloïdes : traitements et solutions 

27 septembre 2022 Écrit par le Dr Vincent Hunsinger, chirurgien esthétique

Une cicatrice chéloïde est une réaction inflammatoire de la peau résultant de la cicatrisation d’une plaie. Bien qu’elle ne présente aucun risque pour la santé malgré les irritations, démangeaisons et relatives douleurs provoquées, elle peut surtout devenir une gêne d’un point de vue esthétique et psychologique. Les cicatrices chéloïdes ne disparaissent en effet pas toutes seules et requièrent alors une intervention médicale voire chirurgicale dans certains cas. Différentes solutions peuvent être envisagées pour les patients souhaitant faire disparaître ces aspérités cutanées. Voici le détail de tous les traitements et solutions pouvant être envisagés pour venir à bout des cicatrices chéloïdes.

 

La pressothérapie

La pressothérapie est une technique paramédicale par pression permettant d’activer la circulation sanguine et lymphatique. Elle consiste à exercer une compression permanente et mécanique sur la cicatrice chéloïde dans le but de l’aplatir et de l’assouplir. Cette technique peut se révéler très efficace à condition de bien suivre la permanence compressive dans la durée. La compression va en effet diminuer le diamètre des fibres de collagènes et réduire les mucopolysaccharides. Elle va ainsi générer une régularisation vasculaire.

Cette technique permet l‘asphyxie des fibroblastes du derme qui se sont développés de façon excédentaire. Pour être efficace, la méthode de la pressothérapie dure environ 6 mois et est effectuée au moyen de vêtements compressifs élastiques qui sont adaptés à chaque type de morphologie. Ces protections sont lavables et réutilisables. Leur utilisation permet de réduire l’évolution de la cicatrice et d’en améliorer sensiblement l’aspect. Occlusives, auto-adhésives, fines et résistantes, elles sont à porter quotidiennement sur toute la durée du traitement. Lorsque les cicatrices chéloïdes se situent au niveau des oreilles ou du visage, la compression se fait alors par l’intermédiaire de pansements siliconés ou de clips d’oreilles qui sont à appliquer 24 heures sur 24 pouvant ainsi rendre le traitement assez difficile à supporter d’un point de vue social.

Cicatrice chéloïde cou

 

La corticothérapie ou le dermojet

La corticothérapie est, comme son nom l’indique, un traitement à base d’injections de corticoïdes, des molécules naturelles stimulant la production de protéines anti-inflammatoires et permettant, du même coup, la diminution des molécules responsables des inflammations. En tant qu’inflammations présentant un caractère épais, durci et boursouflé, les cicatrices chéloïdes répondent positivement et efficacement à cette technique.

La corticothérapie s’effectue par l’injection de corticoïdes à la microseringue ou par l’interméidaire du dermojet. Ce dernier se présente comme une seringue de type stylo dans une aiguille. Il permet une injection sous pression et de manière totalement indolore. La corticothérapie par dermojet consiste à injecter au niveau de la cicatrice des corticoïdes injectables retards comme par exemple le Kenacort* 40 ou Kenacort* 80. Le produit est injecté sur toute la longueur du derme de la cicatrice chéloïde avec une concentration de 40 mg/ml ou 80mg/2ml. L’efficacité des ampoules de 40 mg ou de 80 mg est identique.

L’injection se fait toujours de manière superficielle et tangentielle avec le biseau de l’aiguille juste enfoui et tourné vers l’extérieur. Ce traitement est appliqué au moment du processus de cicatrisation jusqu’à un ou deux ans après l’intervention. En général, les injections sont réalisées toutes les 3 à 6 semaines. Cette méthode est une des plus couramment utilisée et fait figure, avec la compression, de pilier du traitement médical contre les cicatrices chéloïdes. Ce traitement s’applique tout spécifiquement aux cicatrices jeunes et en phase inflammatoire avant qu’elles ne deviennent trop visibles et a donc un caractère relativement préventif.

 

La radiothérapie

La radiothérapie est un traitement à utiliser en dernier recours quand les autres traitements n’ont pas eu de résultats satisfaisants. Cette solution est réalisée par voie interne ou par curiethérapie intracicatricielle. En dépit des faibles doses d’irradiation de la radiothérapie, celle-ci n’est cependant pas très recommandée pour une peau irradiée. Des risques tumoraux sont notamment à prendre en compte chez les patients jeunes ou sur les parties cicatricielles exposées aux UV et au soleil. Cette technique est la plupart du temps combinée à une action chirurgicale de réduction initiale.

Les causes d’apparition des cicatrices chéloïdes sont parfois liées à des facteurs génétiques. Leur développement peut cependant être spontané sans réelle cause apparente. Il revient donc aux médecins de choisir les différents traitements pouvant être envisagés et adaptés à chaque patient. La radiothérapie peut convenir à certaines personnes et pas à d’autres. De même, ce traitement est contre-indiqué chez les femmes enceintes, les moins de 18 ans et si la cicatrice se trouve près d’un organe sensible aux rayons X. Il peut notamment s’agir de la thyroïde, des ovaires, des testicules ou encore des seins.

 

La méthode chirurgicale pour traiter les cicatrices chéloïdes

La méthode chirurgicale peut également être utilisée pour réduire un volume trop important de cicatrice chéloïde. Cette solution n’est toutefois pas toujours définitive car le risque de récidive est relativement fréquent. En effet, avec une ablation chirurgicale, le patient risque une réapparition de l’hypertrophie et de l’évolution sur le mode chéloïdien. La reprise chirurgicale est alors souvent insuffisante pour traiter à elle seule ce type de cicatrice. Il est donc recommandé d’y associer un traitement complémentaire. Lorsque la cicatrice chéloïde est trop étendue et épaisse, les autres traitements ne seront cependant pas non plus toujours suffisamment efficaces pour en venir à bout. Le traitement chirurgical, s’il n’est pas la panacée pour traiter une cicatrice chéloïde, fait tout de même bien souvent partie intégrante du processus global préconisé pour un résultat complet et optimal.

Cicatrice chéloïde main

Sur le plan de l’intervention en pratique, au moment de l’extraction de la lésion, le chirurgien est tenu de ne jamais agrandir la cicatrice qui a un grand risque de récidive. Le retrait de la lésion dans la cicatrice doit toujours être fait de manière à ne pas déborder sur les berges, c’est-à-dire  par l’intermédiaire d’une exérèse intracicatricielle. Cette dernière limite alors d’autant plus le risque de récidive. Le recours à un traitement chirurgical doit être précédé d’un diagnostic fiable afin de déterminer s’il s’agit bien d’une cicatrice chéloïde ou “seulement” d’une cicatrice hypertrophique qui ne s’étend pas aux tissus avoisinants et qui peut toujours se rétracter d’elle-même.

 

Les autres traitements possibles

Outre les traitements précédemment cités, il existe plusieurs autres solutions pour venir à bout des cicatrices chéloïdes. Parmi ces traitements, on trouve notamment la cryothérapie qui consiste en la destruction des cellules de collagène excédentaires par le froid. Cette technique consiste à injecter de l’azote liquide dans la cicatrice à l’aide d’une aiguille. Une seule application permet de diminuer le volume de la cicatrice de 50 %. Elle limite également considérablement la démangeaison, la coloration ou encore la douleur ressentie. Cette solution est en général indiquée pour les petites cicatrices chéloïdes.

Le traitement laser est lui aussi indiqué pour ce type de cicatrice. Celui-ci permet en effet de limiter l’activité des fibroblastes et atténue les rougeurs. Le laser appelé ablatif détruit la cicatrice de manière plus ou moins profonde et sur une surface très étendue. Quant au laser vasculaire, il brûle les vaisseaux et réduit par conséquent également les rougeurs. Là encore toutefois, la récidive après le laser ablatif est relativement fréquente.

Enfin, l’injection de toxine botulique, une des plus récentes techniques utilisées semble également porter ses fruits et être à même de traiter ce type de cicatrice de par l’inhibition de la prolifération des fibroblastes ainsi que par la favorisation de l’angiogenèse accélérant le processus de cicatrisation. Les injections doivent en revanche être effectuées directement après la chirurgie pour obtenir l’effet escompté.

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