Exérèse de carcinome basocellulaire

Qu’est-ce qu’un carcinome basocellulaire ?

Le carcinome basocellulaire est une tumeur épithéliale due à une croissance incontrôlée des cellules basales (prolifération des kératinocytes), souvent après une exposition importante aux UV chez les sujets sensibles. Il s’agit de la forme la plus fréquente de cancer de la peau. Heureusement, sa progression est généralement très lente et permet dans la plupart des cas une rémission complète après une simple exérèse chirurgicale : le carcinome basocellulaire ne métastase pas et la mortalité de ce type de cancer est estimée à moins de 1/1000.

Le dépistage précoce du carcinome basocellulaire, via des examens comme la dermatoscopie, reste important pour éviter une destruction tissulaire trop importante.

Comment reconnaître un carcinome basocellulaire ?

Un carcinome basocellulaire (CBC) se présente généralement comme une petite lésion perlée. Elle apparaît souvent sous la forme d’une papule arrondie, translucide et parsemée de petits vaisseaux sanguins visibles (télangiectasies). Avec le temps, cette lésion a tendance à s’étendre progressivement sur la peau environnante.

Le CBC apparaît généralement après l’âge de 45 ans sur des zones photo-exposées. Sa pigmentation et donc sa couleur peuvent varier considérablement, de même que sa présentation clinique ou encore sa taille.

Le dépistage du carcinome basocellulaire s’effectue généralement lors de l’examen par un dermatologue. En cas de suspicion de carcinome, une biopsie est réalisée pour établir le diagnostic.

Faut-il obligatoirement subir une chirurgie en cas de carcinome basocellulaire ?

Si le diagnostic de carcinome basocellulaire est posé, celui-ci devra impérativement être retiré au plus vite. Dans le cas de carcinomes superficiels ou de petite taille, votre dermatologue pourra vous proposer des solutions alternatives comme le curetage, la cryochirurgie à base d’azote liquide ou encore des thérapies photodynamiques.

Toutefois, la chirurgie reste généralement la meilleure solution car elle permet de s’assurer de retirer l’intégralité des tissus tumoraux. L’exérèse chirurgicale minimise ainsi le risque de récidive et donne les meilleures chances d’obtenir une guérison complète et définitive.

Comment se déroule l’exérèse d’un carcinome basocellulaire ?

La chirurgie du carcinome basocellulaire commence généralement par une anesthésie locale. Le chirurgien dermatologique procédera ensuite à l’incision en elle-même pour extraire le carcinome en prenant des marges de sécurité suffisantes (généralement 5mm)

Cette excision est généralement réalisée en fuseau (forme elliptique) et doit permettre une exérèse dite carcinologique du carcinome basocellulaire : les zones saines prélevées autour du carcinome et représentant les marges de sécurité sont incompressibles, quelles que soient les éventuelles difficultés de réparation à envisager quand le carcinome est de grande taille. Cette approche est indispensable dans le cas de lésions cancéreuses comme le CBC et permet d’éviter tout risque de récidive, qui impliquerait le recours à une nouvelle opération plus invasive.

Une suture est ensuite pratiquée pour refermer la plaie. Selon l’emplacement et la taille de l’incision, plusieurs techniques peuvent être utilisées pour garantir la meilleure cicatrisation possible :

• suture simple ou en surjet (points en profondeur)
• utilisation de lambeaux de peaux adjacents
• greffe de peau

Un pansement sec est posé en fin d’opération, et les tissus retirés sont envoyés au laboratoire pour analyse histopathologique afin de confirmer l’exérèse complète et d’évaluer les marges de résection.

Est-ce que l’opération du CBC laisse une cicatrice ?

La cicatrisation dépend de la taille de la lésion et de la technique de suture utilisée. Si une cicatrice est généralement présente à partir d’un certain volume de tissus retiré, il est possible dans bien des cas d’obtenir un résultat très satisfaisant esthétiquement grâce aux techniques de suture avancées citées précédemment.

La cicatrice s’estompera naturellement avec le temps, on apprécie généralement le résultat final 6 mois à 2 ans après l’opération.

Quelles sont les complications possibles après une exérèse de carcinome basocellulaire ?

Les complications possibles incluent les risques suivants :

• infection ou surinfection du site opératoire : des antibiotiques seront prescrits de manière préventive pour pallier à ce risque rare
• gonflements, saignements ou œdèmes : ces effets secondaires légers sont plus fréquents mais généralement temporaires, de quelques jours à quelques semaines dans les cas les plus compliqués
• allergie à un produit anesthésiant : un bilan est réalisé par l’anesthésiste avant l’opération pour prévenir cette complication extrêmement rare mais potentiellement préoccupante
• en cas de greffe de peau ou de lambeau, une nécrose tissulaire est possible. Il faudra alors intervenir de nouveau pour remplacer les tissus nécrosés

Quels sont les risques de récidive après traitement chirurgical du carcinome basocellulaire ?

Les risques de récidive dépendent du type de CBC retiré : les carcinomes basocellulaires nodulaires ont un taux de récidive plus bas par rapport aux sous-types plus agressifs, comme le carcinome basocellulaire infiltrant ou morphéiforme.

Globalement, le risque de récidive est bas après une exérèse chirurgicale et ne dépasse pas 5% de récidive sur 5 ans. Avec les techniques modernes consistant à analyser les marges de la tumeur (chirurgie de Mohs), le taux de récidive tombe même à 2%.

L’exérèse de carcinome basocellulaire est-elle remboursée par la sécurité sociale ?

Oui, l’exérèse chirurgicale de carcinome basocellulaire étant généralement motivée par des raisons médicales elle est prise en charge par la sécurité sociale à hauteur de 70%. Votre mutuelle couvrira la somme restante dans la majorité des cas.